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Gilbard asbl - Échange de matériaux de réemploi

Le réemploi comme levier d’action climatique

Depuis 2019, Gilbard ASBL anime à Cureghem une récupérathèque de quartier qui remet en circulation des matériaux de réemploi via un système d’échange indirect. Ce projet favorise une économie circulaire locale et inclusive, en partageant des savoir-faire autour du bricolage et de la création responsable.

Quelle action impactante avez-vous entreprise pour encourager l’action climatique ? 

Depuis 2019, Gilbard ASBL développe à Cureghem (Anderlecht) une récupérathèque de quartier, ancrée dans une démarche locale, inclusive et intergénérationnelle. Le principe ? Remettre en circulation des matériaux de réemploi – bois, métal, quincaillerie, plastique, etc. – à travers un système d’échange indirect, tout en partageant des savoir-faire autour du bricolage, des arts, du design et de la création responsable. L’idée est née d’un constat : alors que d’importantes quantités de ressources sont gaspillées chaque année, notamment dans les écoles d’art ou les organisations culturelles, de nombreux étudiant·es, artistes, artisan·es ou habitant·es manquent de moyens pour accéder à ces matériaux. Notre projet crée donc une économie circulaire locale, où chacun·e peut s’équiper, apprendre et contribuer. 

Comment avez-vous mis en oeuvre cette action ? 

Nous avons co-construit le projet avec nos publics et un réseau solide de partenaires : entreprises du réemploi, institutions culturelles (comme Bozar), collectifs citoyens, établissements scolaires et acteurs associatifs.  

Concrètement, notre système repose sur une adhésion annuelle à prix libre. À l’inscription, chaque membre reçoit des points d’échange à utiliser pour acquérir des matériaux. Ces points peuvent être complétés par du bénévolat ou en apportant des matériaux au stock. Nous avons été accompagnés par la fédération des récupérathèques, qui développe ce modèle depuis 2015. 

La récupérathèque est ouverte à tou·tes : artistes, étudiant·es, architectes, designers, habitant·es du quartier, écoles, associations ou simples curieux et curieuses… C’est un lieu hybride, à la fois plateforme d’économie sociale, tiers-lieu de création et espace de sensibilisation. 

Quels obstacles avez-vous surmontés avec votre public cible ? 

Le principal défi est économique et logistique. L’activité ne génère pas de revenus : il a d’abord fallu faire preuve de créativité pour trouver un local abordable, suffisamment spacieux pour stocker et trier les matériaux dans de bonnes conditions. Puis, il a fallu mettre en place un modèle économique hybride basé sur des subventions, pour nos projets locaux, et la vente de mobilier design.  

Nous avons également dû faire évoluer les mentalités. Certain·es viennent encore avec une logique “classique” de consommation. Ici, on apprend à créer à partir de ce qui est disponible, à réparer, à détourner, à collaborer. On crée un plan à partir des matériaux disponibles, et non l’inverse. Ce changement de perspective prend du temps, mais il fonctionne : les usager·es reviennent, partagent, transmettent. 

Quel a été le résultat ? 

Les résultats sont concrets, visibles et profonds : 

  • Plus de 700 membres ont adhéré depuis le lancement du système d’échange.
  • Plus de de 10 tonnes de matériaux sont sauvés chaque année de la benne.
  • 120 m³ de ressources sont réutilisées par an, grâce au troc, à la réparation et à la transformation.
  • 2 à 3 ateliers ont lieu par mois (bricolage, design durable, construction…) pour transmettre des compétences et promouvoir les pratiques circulaires.
  • Un réseau de 50 bénévoles engagé·es est actif et plusieurs dizaines d’organisations partenaires (associations, écoles, centres culturels…) se mobilisent. 

Au-delà des chiffres, c’est un véritable changement culturel qui s’opère. Les participant·es témoignent d’un projet qui a du sens et qui les rend fiers pour son aspect social, écologique et créatif. Chacun·e peut trouver sa place. Le réemploi devient ici un moteur de lien, de sens et d’impact. 

Sous la vidéo, vous pourrez découvrir les éléments du projet qui ont inspiré le jury.

Envie d'en savoir plus ? Regardez la vidéo de ce nominé !

6 éléments inspirants mis en évidence par le jury

  • La co-construction du projet avec les publics 
  • Le réseau très diversifié de partenaires combinant réemploi, culture, collectifs citoyens, associations et écoles 
  • Le modèle économique hybride combinant subventions et ventes afin d’augmenter la robustesse du projet 
  • La volonté de faire évoluer les comportements de consommateur vers des comportements de prosumers (production – consommation) 
  • L’ancrage hyperlocal dans le quartier 
  • L’intégration de la démarche artistique 

Quelques idées du jury pour vous inspirer si vous développez ce type de projet

Renforcer encore plus l’adhésion au projet… 

  1. en rendant la logique du système d’échange plus intuitive pour les nouveaux arrivants 
    Le modèle de points est ingénieux, mais peut paraître complexe au premier abord. Facilitez l’entrée en scène par un “parcours d’accueil” clair : une affiche schématique, une vidéo explicative ou une première visite guidée offerte. Cela accélère l’adhésion et renforce le bouche-à-oreille. 
    Inspiration : La Ressourcerie de Namur propose un “kit de bienvenue” qui explique visuellement le fonctionnement et les valeurs du lieu. 
  2. en instaurant un “système coup de pouce” → premier lot de matériaux gratuit pour tout nouvel inscrit, afin de casser les freins d’entrée. 
    Inspiration : Les Freecycle Networks offrent une première dotation gratuite pour inciter à l’usage. 
     

Augmenter le rayonnement du projet… 

  1. en multipliant les occasions de visibilité hors des murs 
    Le lieu est fort, mais il mérite de rayonner davantage. Participez à des événements locaux (marchés, festivals, écoles), organisez des installations éphémères en espace public ou des concours de création à partir de matériaux récupérés. Cela attire de nouveaux publics et valorise la créativité circulaire. 
    Inspiration : L’initiative UpCycle à Barcelone organise des “Open Studios” dans l’espace public pour présenter des œuvres faites uniquement de déchets récupérés localement. 
  2. en mettant en avant la dimension créative 
    Organiser des concours “upcycling design” où chacun réinvente un objet récupéré. Cela rend la démarche plus attractive et valorisante. 
    Inspiration : Repair Café Toronto organise des expos d’objets réparés comme œuvres d’art communautaires. 
  3. en transformant certains objets récupérés en mobilier urbain (bancs, abris) visibles dans l’espace public. 
    Inspiration : Le collectif OuiShare à Paris a conçu du mobilier urbain en matériaux recyclés pour sensibiliser au réemploi. 
     

Augmenter l’impact du projet… 

  1. en formalisant une boîte à outils pour l’essaimer dans d’autres quartiers 
    Votre modèle est inspirant et éprouvé. Pourquoi ne pas en faire un mode d'emploi partagé? Cartographie du local idéal, logistique de tri, modèle économique, guides pour créer un atelier… Cela permettrait à d’autres collectifs de lancer leur récupérathèque avec votre soutien. 
     
    Inspiration : Le réseau des “Matériauthèques” au Québec diffuse un guide libre d’accès pour la création de bibliothèques de matériaux circulaires, avec plans, fiches et études de cas. 
     
  2. En développant un volet formation professionnelle certifiante (menuiserie, réparation). 
    Inspiration : La Re-use Academy portée par l’association ReUse City Studio propose des formations certifiantes pour les jeunes en insertion. 
     

Aperçu de tous les nominés

La Ferme du Parc Maximilien - Héliport-en-Vert

UCLouvain Saint-Louis Bruxelles - Université Bleue

Green Office ULiège - UNI for Change

Stockel durable - Quartier durable

UCLouvain - Certificat interuniversités et hautes écoles en soins de santé durables

Rekuup - De Republiek

Borro

ZONNESTAD – ENERGENT

Tuinrangers - Vlaamse Overheid

Ecobouwers - Bond Beter Leefmilieu

Regen Oogsten - Klimplant