Contexte
Le contexte au bénéfice de l’action climatique
En plus d’informer, il est crucial de créer un contexte favorable à l’action climatique. En effet, avoir de bonnes intentions ne suffit pas toujours : certaines personnes, aussi motivées soit-elles, se heurtent à des obstacles contextuels qui les empêchent de passer à l'action. Modifier le contexte peut représenter un levier puissant dans le passage à l'action.
Pourquoi prêter attention au contexte lorsque l’on veut encourager l’action climatique ?
L’information et la sensibilisation sont indispensables pour promouvoir l’action climatique. Toutefois, selon les sciences comportementales, la simple transmission d’informations ne suffit pas à changer les comportements. Les bonnes intentions, souvent influencées par la communication, ne se traduisent en effet pas toujours en actions concrètes. De nombreux obstacles, notamment d’ordre contextuel, peuvent entraver leur mise en pratique. Par exemple, une personne souhaitant se déplacer en vélo peut être motivée, mais se trouver confrontée à un manque de pistes cyclables ou à des contraintes de temps.
Afin de faciliter véritablement l’action climatique, il est donc essentiel de compléter l’information en créant un environnement propice au changement, pour que les individus puissent concrétiser leurs intentions en actions climatiques.
Quel rôle le contexte joue-t-il dans l'automatisation des actions climatiques ?
Chaque individu est influencé par deux modes de pensée : un mode automatique et rapide, et un mode plus lent et réfléchi. L’information joue un rôle essentiel pour motiver l’action climatique de manière « rationnelle », en s’adressant au système de pensée lent et réfléchi. Cela implique de présenter les faits, d’informer sur les conséquences de la crise climatique et de proposer des conseils d’actions. Cependant, il est tout aussi important de s’adresser au mode de pensée automatique et spontané, car il représente la majeure partie de notre processus de réflexion et guide de nombreuses actions quotidiennes, notamment au travers de biais cognitifs hérités de notre évolution.
Fort heureusement, différents éléments de contexte peuvent être utilisés pour activer certains de ces biais et encourager l’action climatique de façon plus automatique, par exemple en proposant des options par défaut, en renforçant le sentiment d’être observé ou en modifiant l’ordre des informations présentées.
Comment la norme sociale impacte-t-elle l’action climatique ?
Les normes sociales jouent un rôle crucial dans la promotion de l’action climatique. En effet, nous sommes tous influencés par les comportements des autres et avons tendance à les imiter. Historiquement, se conformer au groupe nous permettait d’y être inclus et de bénéficier d’une protection contre les menaces externes. Aujourd’hui, les normes sociales et la culture d’une société ou d’un pays continuent d’influencer nos comportements.
Cependant, en ce qui concerne les comportements écologiques, beaucoup d’entre eux se produisent dans un contexte privé, principalement à la maison, où ils ne sont pas directement observés par les autres et sont moins soumis à la pression sociale. C’est pourquoi il est important de rappeler les normes sociales existantes, d’informer sur les comportements des autres et de comparer les actions individuelles afin de réintroduire une dimension sociale dans l’action climatique.
Comment le timing de la communication climatique influence-t-il la perception de l’information ?
Certaines informations et certains événements peuvent être perçus différemment en fonction du moment où ils sont communiqués ou vécus. Cette perception n’est pas toujours objective et peut être influencée par des biais cognitifs, tels que :
- le biais de récence qui nous pousse à retenir et à surévaluer les informations ou expériences les plus récentes, au détriment de celles du passé.
· la peak-end rule (règle pic-fin) : lors d’un événement, notre expérience globale est particulièrement influencée par le moment le plus mémorable, le « pic », ainsi que par la façon dont il se termine. - le biais d’ancrage : les informations fournies en début de processus de décision servent de point d’ancrage, auquel les autres informations seront comparées.
Ainsi, il est important de bien choisir le timing et placement de vos initiatives à travers la sélection judicieuse du moment de diffusion des informations, la création d’expériences marquantes et la fourniture d’ancrages pertinents pour influencer l’action climatique. De plus, la perception de l’information variera en fonction du moment dans la journée ou de l’état psychologique de la personne (la personne est-elle fatiguée, stressée, heureuse, etc.) et de combien de temps la personne dispose pour recevoir, analyser, et intégrer l’information.
En fonction de l’impact recherché, on pensera à bien analyser la personne. Si l’on veut que celle-ci intègre notre message rapidement, sans analyser nos arguments trop en détail, il sera plus efficace de choisir un moment où la personne a de l’énergie mais peu de temps pour analyser le message, ou un moment où elle est occupée ou sous pression.
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